Un amour de captive a toutes les couleurs. Après les pleurs, la peau passe à l’arc-en-ciel, le noir laisse sa place à la palette des zones sinistrées. À la peur s’ajoutent la honte et la culpabilité. On se fragmente, on se dévore de l’intérieur, on disparaît.
Toi, la dite nourricière, pourquoi n’as-tu jamais compris que j’étais encore entière sous tes pierres? Que j’étais aussi l’une de tes fleurs? Toi, qui se veux le chéri des battues, ne vois-tu pas que le cœur s’effrite? Que l’âme se blesse à chaque coup? Que tu n’es qu’un monstre qui mérite le trou?
Le corps est cabossé, des cernes se sont creusées, les veines ont pris la rage des pourris. Un autre a dit, oublie, viens par ici, je vais changer ta vie. Pretty woman, c’est pour celles qui n’ont pas encore bien vu, qui ne savent pas que les misogynes n’ont pas à contrôler leur statut et leur salut.
Contre toi, contre moi, je veux me réfugier longtemps pour vibrer sous tes caresses de sagesse et retrouver mes rêves d’antan. Contre toi, contre moi, je veux me réfugier longtemps pour me libérer de toutes mes tensions et retrouver mes espoirs d’antan.
Je veux m’initier à ton charme, me laisser porter par tes mouvements, ta respiration. Partir vers le grand calme pour retrouver le temps où c’était le temps de tout saisir et de tout créer. Ce temps de la liberté pleine, celui d’une vision grande et sereine.
17 Octobre 2018
Extrait du recueil « Les alcôves brumeuses » Par Hella A.