Survivre

(18/05/2013)

Tout à coup, une image frappante, intrusion dans le quotidien des travailleurs aux mines ternes et lancinantes de choses à raconter, percutantes de singularités. Des mondes à part plongés dans la même mare, une mare pâteuse de solitudes, de manque d’intimité, de trop d’intimité.

Les journées défilent, des visages traduisent une souffrance sournoise. On attend, on attend le meilleur moment de la journée qu’on tue à force de résister à la vie qui tremble en soi.

ll reste tout de même quelque chose, une graine, une étincelle, l’amour peut-être.

Colère, folie, désespoir, somnolence et déni, et la vie qui passe en flagrant délit. Le fantasme du sauveur, la délivrance, l’explosion, l’attaque de la pulsion.

On se devine, on rumine, car à l’intérieur, en arrière, un monde qu’on ne dit pas jaillit malgré tout et malgré soi.

Le jugement d’en haut, alarme du drame, signal de départ aux affronts, mesquineries des carriéristes sans retenue, aiguilles plantées dans une poupée. Autorité du complot, autorité des obsessions.

Comme si l’ennui ne terrorisait pas assez, à la noirceur de la créativité enterrée, il faut ajouter la crainte du rejet.

Perdre son petit pouvoir, la désorganisation guette, on étouffe, mais il n’y qu’à ouvrir pour s’évader quand on ne pense plus à respirer.

Exister, exister, exister malgré les autres qui sont retombés en enfance, celle de la méchanceté.

Un champ de bataille avec des objets froids et des histoires sales, la rancœur. Un désert, un désert sans étoiles, juste des éclairs.

Ouvrir une porte secrète. Imaginaire et ficelles. Tirer, trouver le feu vert pour une traversée. Traverser le tunnel de l’ironie du sort et survivre. Survivre envers et contre tout.

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