En codes

Une autofiction livrée par fragments rythmés, extraits d’un impossible calvaire où se crève le rêve d’aimer et d’être en retour aimé, où se déchire l’ambition de vivre sans être persécuté, avec la vie qui dégénère puis se régénère et la tendresse qui se perd puis se récupère à la petite cuillère.

Poésie, slam et rap silencieux, écrits à un « Je » féminin, personnage principal, et à un « Je » masculin, cet homme vénéneux dégoulinant sa présence fantomatique, malveillante et non désirée, sur l’existence de la narratrice qui se bat pour protéger son territoire existentiel. Elle déverse ses maux en flot de mots, repoussant la sororité galvaudée et une sanglante misogynie qui exhibe le désir de puissance d’un agresseur au visage changeant, traversé par différents personnages, avec toujours les mêmes prétentions et de mauvaises intentions.

C’est un vertigineux parcours du combattant, avec quelques scènes comiques tout de même et une petite revue cynique critique de quelques actualités. Un recueil à commencer par la fin, pour donner du sens au destin incertain et trouver du plus doux bien qu’accompagné d’une lugubre étrangeté qui s’installe dans la durée, le pendant d’un calme qui représente en lui-même une sorte de drame, une abnégation. Un recueil à commencer par le début, pour déferler vers le précipice d’un autre début, car il n’est que débuts, des buts, un début.

Pictures 1/ Pixabay 2/ Cover book by Hella A.